Silence… On tourne à Dunkerque!

Dunkirk! Tournage du blockbuster à Dunkerque!

Le lundi 23 mai, le tournage de Dunkirk a débuté ! Tout ce que l’on peut dire, c’est que la production n’a pas lésiné sur les moyens… Normal lorsque l’on sait que le réalisateur de ce film de guerre relatant l’opération Dynamo n’est autre que le cinéaste anglo-américain Christopher Nolan ! Un véritable maestro du 7ème art ayant déjà à son actif de gros blockbusters brillant par leur beauté et par leur complexité, tels qu’Interstellar, Inception, Memento et la trilogie Batman « The Dark Night » !



Ça ressemble à quoi un jour de tournage à Dunkerque ?

Comme ce n’est pas tous les jours qu’un tel événement se produit dans la région, nous avons bien sûr rejoint la cité de Jean Bart le jeudi 26 mai 2016, jour où débutaient les scènes de plages.

Au tout départ, c’est la déception totale. Malo est véritablement assiégé, non pas par les allemands mais par l’équipe de production ainsi que la sécurité, qui n’ont pas hésité à barricader plusieurs quartiers de la station balnéaire dunkerquoise. A notre question « Pouvons-nous passer pour… ?» « Pouvons-nous voir… ? » Les réponses étaient formelles : « Le quartier est bouclé, personne ne passe !». Lorsque nous souhaitions au moins prendre une photo du dispositif de sécurité, un geste nous arrêtait, suivi d’un « No photo » catégorique.

… Il n’y a rien à voir, circulez !

Il fut donc décidé de partir vers la plage afin de distinguer au moins quelque chose. Là nous apparait un Kursaal (énorme salle des fêtes de Dunkerque) ayant pris des allures de vieille usine. Pour les besoins du tournage, la façade avait été en effet complétement transformée en cimenterie ! L’engouement fut de courte durée : des dizaines de tas de sables et de containers barraient la vue sur la plage. Un dispositif servant à donner à celle-ci des allures de banc dunaire, mais nous privant du spectacle se déroulant au-delà…

Toutefois, en continuant la balade sur la digue, les fausses dunes disparurent pour enfin dévoiler des scènes de tournages ! Devant les yeux ébahis d’une centaine de badauds, armés de smarphones, d’appareil photo compacts, ou de gros reflex avec téléobjectifs, se déploient sur la plage des centaines de figurants habillés en soldats, tenant des guirlandes de silhouettes en carton, permettant d’ajouter à l’image un effet de foule.

Au large, quatre bâtiments de guerre font face à la digue de Malo métamorphosée, pendant que de la fumée noire envahit l’horizon !

 

Soudain, un bourdonnement retentit au-dessus de notre tête… Des « Oh », des « Ah » et autres clameurs s’échappent de la foule et les appareils photo se braquent instantanément vers le ciel, devenu le terrain de jeu d’un avion Spitfire, poursuivi par un hélicoptère armé d’une caméra.

Puis le calme revint sur la digue. L’heure de la pause déjeuner avait sonné, et tous les figurants se dirigèrent vers le Kursaal reprendre des forces.

Après un détour dans la ville de Malo envahie par les soldats, vieilles voitures, camions militaires et fourgonnettes blanches  portant le pictogramme « Attention explosifs », il était temps de revenir sur la digue, et d’assister à de nouvelles scènes de guerre. De nouveau, les soldats se déployaient sur le sable et dans l’eau, courraient, changeaient de position, pendant qu’un bateau doté d’une énorme caméra filmait ces scènes et que des explosions soulevaient des gerbes de sable par intermittence… Du grand spectacle en somme, attirant  bon nombre de curieux qui n’hésitèrent pas à prendre d’assaut les terrasses pour ne pas en manquer une miette !

Les jours suivants, le spectacle était lui aussi au rendez-vous, mêlant déploiement de soldats, explosions et autres scènes de guerre…

Le tournage devrait se poursuivre jusqu’au 20 juin.

Au fait, qu’est-ce que l’Opération Dynamo ?

Revenons sur un événement marquant l’histoire de notre région durant la seconde guerre mondiale. En 1940, la Blitzkrieg a raison des alliés qui durent battre en retraite dans le Nord de la France et se retrouvèrent coincés dans une véritable nasse à Dunkerque. D’un côté, les allemands gagnant du terrain, d’un autre, la mer.

Les allemands mirent Dunkerque à sac, en bombardant la ville et en utilisant des dizaines de milliers de bombes incendiaires et explosives. Pendant ce temps, les alliés résistèrent héroïquement, en attendant la plus grosse opération de rembarquement de tous les temps, la fameuse opération Dynamo.

Car oui, les allemands étaient résolument dotés d’une force de frappe trop puissante et il fallait battre en retraite rapidement par la mer pour rejoindre Douvres.

L’opération organisée du 21 mai au 4 juin 1940 (exactement durant la période du tournage de Dunkirk 76 ans plus tard !), l’on réquisitionna tout ce qui pouvait flotter, pour réunir une véritable armada éclectique composée de ferries, de chalutiers, de remorqueurs, de yachts, les péniches, voire de  barques, de chaloupes et des désormais célèbres Little ships tels que le Pincess Elizabeth.

Scènes de guerre à Dunkerque
Scènes de guerre à Dunkerque

Au final, cette opération dangereuse ayant pour but de sauver quelque 40 000 hommes permis de rapatrier en tout  338 000 soldats ! Une véritable victoire dans la défaite, où cette « noria des little ship » assurant le succès de l’évacuation fit naître le « Dunkirk Spirit » ou « esprit de Dunkerque ». Chacun eut dès lors la conviction de pouvoir vaincre l’Allemagne nazie.

Pourquoi le nom « Dynamo » pour cette opération ?

La bataille de Dunkerque et le grand rapatriement  eut pour nom de code Dynamo, provenant  de Dynamo room, une salle de réunion aménagée dans le château de Douvres contenant autrefois le générateur électrique de la bâtisse, où fut décidée l’opération d’évacuation par  le vice-amiral Bertram Ramsay.

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