L’abbaye Saint Jean des Vignes de Soissons

L’abbaye Saint-Jean-des-Vignes est une ancienne abbaye de Soissons (02, Aisne, Picardie, Hauts de France) fondée en 1076 par Hugues le Blanc. Son clocher et ses cloîtres sont classés au titre des monuments historiques depuis 1875. Diverses parties du bâtiment dont il ne reste que des vestiges datant du XIIIème siècle seront classées au cours du XXème siècle. Car en effet, l’abbaye de Soissons St Jean des vignes est aujourd’hui en ruines. Notons que Soissons recèle deux autres abbayes. Celle de St Léger abritant le musée d’art et d’histoire et l’abbaye Notre-Dame.

Histoire de l’Abbaye de Soissons

Hugues le Blanc, seigneur de la région, va fonder avec l’évêque de Soissons, au XIème siècle un monastère en dehors de la ville sur la colline Saint-Jean. A cet emplacement, divers lieux de culte se sont succédés jusqu’alors : une chapelle dédiée à Saint-Jean-du-Mont, une église romane et un ancien cimetière romain. Le monastère prendra le nom de Saint-Jean-du-Mont. La fondation de l’abbaye sera confirmée par lettres patentes de 1076 rédigée par Philippe Ier.

Les tours de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes de Soissons

Une dédicace à Saint-Jean des Vignes

Peu après, Hugues le Blanc apportera des vignes à l’abbaye. Le monastère prit à cette occasion le nom de Saint-Jean-des-Vignes. Elle sera occupée par la communauté de chanoines johannites suivant la Règle de saint Augustin. L’abbaye deviendra le siège principal de cette communauté dédiée à Saint-Jean. Ces moines soignaient à l’époque diverses maladies comme l’épilepsie à l’aide de plantes, ce qui explique les nombreuses décorations florales de l’abbaye.

L’abbaye Saint-Jean-des-Vignes de Soissons

Abbaye de Soisson: une histoire agitée

Rapidement, la communauté possédera de nombreuses fermes et terres mais traversera une histoire agitée. L’abbaye servira notamment en 1414 de QG pour Charles VI, à l’occasion du siège des armagnacs. L’abbaye servit également de lieu de préparation du traité de Crépy pour Charles Quint.

Sous Henri II, l’abbaye faillit être rasée à l’occasion d’un plan de renforcement des défenses de la ville. Cette abbaye hors les murs était jugée comme étant un lieu trop convoité par l’ennemi et par la même occasion, constituait une menace pour la ville. Après une vive protestation des soissonnais, l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes fut incluse dans l’enceinte des fortifications.

Saint-Jean fut saccagée en 1567 par les huguenots, commandés par le Prince de Condé qui n’était autre que le frère de l’abbé de Saint-Jean.

L’abbaye de Soissons en ruines avec la Révolution française

Plus de 200 ans plus tard, durant la révolution, la salle de l’abbaye fut prêtée à l’assemblée du Tiers-Etat… Ce qui ne sauva pas la communauté. Les moines furent chassés et l’argenterie de Saint-Jean-des-Vignes fut envoyée à la monnaie de Paris pour être refondue, les meubles furent revendus et l’abbaye devint une manutention militaire. Hormis les vitraux en miettes et quelques statues décapités, l’édifice est presque intact mais a sérieusement manqué d’entretien… Fut alors décidé la destruction de l’abbaye pour revendre les pierres. Seules les tours devaient être conservées. Mais les travaux de destructions s’arrêtèrent après une vingtaine d’années, les maisons réalisées en pierre d’abbaye se vendaient mal. Cela est facilement compréhensible, l’opinion publique n’étant pas favorable à la destruction d’établissements religieux.

L’abbaye de Soissons aujourd’hui et l’Arsenal

Comme bien des abbaye, celle de St Jean des Vignes de Soissons ne sut traverser le temps et survivre à la révolution. Aujourd’hui, le bâtiment (ce qu’il en reste) est classé. On peut l’admirer au centre-ville de Soissons et se laisser impressionner par ses deux tours de 75 m de haut.

Parmi les dépendance préservées, l’ancien arsenal abrite un musée dédié à l’occupation militaire de l’abbaye de Soissons au XIXème siècle.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Soissons Tourisme.