Le palais de l’ancien évêché de Soissons
Soissons (02, Aisne, Picardie, Hauts de France) abrita longtemps l’évêque de Picardie et constitua le siège du diocèse. Aujourd’hui, nous retrouvons au coeur de la ville le palais épiscopal. Autrement dit, la maison abritant les évêques de jadis, établis à Soissons.
Il est situé Place de Mantoue à Soissons.
Le palais épiscopal des origines à nos jours
La plus ancienne mention connue du palais épiscopal médiéval de Soissons date de l’année 1125. Il conserva le même emplacement non loin de la cathédrale depuis le 12e siècle jusqu’à la Révolution, et même jusqu’à la séparation des Églises et de l’État en 1905. L’emplacement du premier palais épiscopal n’est pas connu.
Un bâtiment remanié
Comme bien des villes épiscopales, à l’instar de Noyon, de Laon et d’Amiens, l’évêque et le chapitre de chanoines devaient se partager l’espace dans le cloître entourant l’église principale du diocèse. Chapelle de l’évêché, réfectoire, logement du chapitre (maisons canoniales)… Bon nombre de bâtiment relatifs à l’ancien évêché de Soissons et à ses chanoines ont disparu avec la révolution. Notons que l’évêché a connu de multiples reconstructions et démolitions au cours de son histoire ! La résidence de l’évêque sera notamment saccagée au cours des guerres civiles de la première moitié du 15e siècle. Lors des rénovations, on édifiera une galerie à la fin du XVème siècle. Celle-ci est encore visible.
Le palais épiscopale du XVIème au XVIIIème siècle
Au XVIème siècle, la demeure de l’évêque est de nouveau pillée lors de la prise de Soissons et de son occupation par les protestants en 1567-1568 durant la guerre des religions. Elle sera restaurée peu après par Charles de Roucy. Jérôme Hennequin y fera édifier en 1602 deux pavillons réunis par une galerie.
Au XVIIème siècle, Simon Legras souhaitait harmoniser ce monument comprenant des éléments témoignant de plus de trois siècles de styles différents. Son projet de rebâtir le palais épiscopal en entier ne fut pas achevé, tant celui-ci était ambitieux. Un siècle plus tard, en 1722, le palais connaitra de nouveau une phase de travaux afin d’accueillir dignement le roi Louis XV de retour de son sacre.
La Révolution française
Durant la révolution française, un nouvel évêque sera nommé et ce dernier commandera plusieurs démolitions, dont celle du bâtiment médiéval servant de logement et de réfectoire au chapitre, ainsi que celle de la chapelle antique de l’évêque servant autrefois à célébrer les mariages et à ordonner les prêtres.
Finalement, l’administration décida en 1793 de vendre la demeure épiscopale en la divisant en 13 lots.
Après l’époque révolutionnaire, au début du 19e siècle, une partie de l’ancien évêché redevient la demeure de l’évêque jusqu’à la séparation des Églises et de l’État. Napoléon 1er y demeura durant la Campagne de France.
Le palais de l’évêque de Soissons au XXème siècle
À la fin de l’année 1906, la propriété est reprise par l’État. Le nouvel évêque transfère alors l’évêché près de l’ancienne abbaye Saint-Léger. Cette nouvelle demeure épiscopale sera occupée par les allemands durant le nouveau conflit mondial, et ce jusqu’à la libération du territoire. Quant à l’ancien évêché, les parties n’ayant pas subi les bombardements de la Grande Guerre ont abrité une bibliothèque départementale de prêt, avant d’être transformée en halte-garderie municipale. L’une des ailes détruites et le jardin de l’évêché ont ensuite était transformés en parking.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’agglomération de Soissons.